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Rénover une passoire thermique : comment et pourquoi ?

Sommaire

Dans un contexte où les défis énergétiques et écologiques sont au cœur des préoccupations, l’optimisation thermique des habitations dites « passoires thermiques » est devenue une nécessité. Ces logements, peu performants sur le plan énergétique, pèsent lourdement sur le portefeuille des ménages et impactent négativement l’environnement. Notre article s’oriente vers la compréhension et la mise en œuvre d’une rénovation d’une passoire thermique pertinente. Car il s’agit d’un véritable enjeu pour les investisseurs aujourd’hui.

Qu’est-ce qu’une passoire thermique ?

Un logement qualifié de passoire thermique se distingue par son isolation défaillante, sa consommation énergétique élevée et ses émissions importantes de gaz à effet de serre. Ce terme trouve son origine dans le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), qui évalue et classe les biens immobiliers selon leur performance énergétique de A (excellente) à G (très faible).

Les habitations classées E, F, ou G nécessitent des interventions significatives pour optimiser leur consommation énergétique.

Depuis janvier 2023, la réglementation française interdit progressivement la mise en location des logements affichant les étiquettes F ou G, ce qui souligne la nécessité de rénover les passoires thermiques. Ces logements sont ceux qui requièrent une attention particulière et des travaux de rénovation urgents pour améliorer leur bilan énergétique.

L’encadrement des passoires thermiques par la loi

Dans le contexte actuel de préoccupations environnementales croissantes, le gouvernement français affirme son engagement dans la réduction de l’empreinte énergétique du secteur immobilier à travers des mesures législatives significatives.

La législation, qui s’inscrit dans la continuité de la loi Énergie-Climat, établit un calendrier rigoureux pour éradiquer progressivement les logements énergivores du marché de la location. En effet, dès 2025, les propriétés les plus gourmandes en énergie, celles dont la consommation dépasse 450 kWh/m² par an, ne pourront plus être proposées à la location. Cette initiative s’intensifie en 2028 avec l’élargissement de l’interdiction aux logements avec une consommation supérieure à 330 kWh/m² par an.

La mesure vise non seulement à stimuler la rénovation énergétique des bâtiments mais également à inciter les propriétaires à adopter une approche plus responsable face à l’urgence climatique.

Ces étapes constituent un pan essentiel de la stratégie nationale pour la transition énergétique, en mettant l’accent sur l’efficacité énergétique des habitats et en promouvant un environnement plus durable.

Pourquoi rénover une passoire thermique ?

Impact environnemental

Les bâtiments mal isolés sont de grands consommateurs d’énergie et contribuent significativement aux émissions de gaz à effet de serre. Rénover une passoire thermique, c’est donc prendre part à la lutte contre le changement climatique.

Économies d’énergie

Une rénovation bien menée peut réduire considérablement votre facture énergétique. Moins de déperdition de chaleur signifie moins de chauffage nécessaire et donc moins de dépenses.

Confort et qualité de vie

Vivre dans une maison bien isolée offre un confort incomparable. Fini les courants d’air froids et les variations de températures d’une pièce à l’autre !

Identifier une passoire thermique

Diagnostic de performance énergétique (DPE)

Le DPE est un indicateur clé pour reconnaître une passoire thermique. Un score élevé sur l’échelle du DPE signale une mauvaise performance énergétique.

Signes communs d’une mauvaise isolation

Des murs froids au toucher, de la condensation sur les vitres, des factures de chauffage élevées sont autant de signes qui ne trompent pas.

Les sources de déperdition thermiques

Pour améliorer l’efficacité énergétique d’un logement, il est primordial de cibler les principales failles par lesquelles la chaleur s’échappe. C’est ce qu’on appelle les déperditions thermiques, et elles peuvent être significatives dans les maisons mal isolées.

La toiture, par exemple, est souvent le principal coupable, occasionnant à elle seule environ 30 % des déperditions thermiques. Optimiser son isolation est donc crucial pour garantir un meilleur confort et réduire la consommation énergétique. Concernant les murs, qui sont à l’origine de 25 % des pertes, le choix entre une isolation intérieure ou extérieure dépendra de nombreux critères, dont les contraintes structurelles et esthétiques.

Quant aux fenêtres, qui laissent échapper quelque 15 % de la chaleur, la sélection d’un double ou triple vitrage devient un investissement indispensable pour conserver la chaleur. Assurer l’étanchéité des fenêtres et l’utilisation de solutions telles que des volets ou des rideaux sont également des méthodes efficaces pour prévenir les pertes de chaleur.

Le sol n’est pas négligeable non plus, représentant 10 % des pertes de chaleur. L’isoler correctement peut donc apporter une amélioration notable en termes de confort thermique et d’économies d’énergie.

Enfin, il est important de ne pas sous-estimer les ponts thermiques, ces points faibles de l’habitation qui contribuent à 5 % des déperditions thermiques. La présence de ponts thermiques peut résulter d’une isolation inégale ou de jonctions imparfaites entre les composants du bâtiment, nécessitant une attention particulière lors de la rénovation énergétique.

Les étapes clés de la rénovation d’une passoire thermique

Audit énergétique

Un audit énergétique réalisé par un professionnel déterminera les points faibles de votre habitation et la meilleure façon de les corriger.

Identifier et traiter les problèmes d’isolation

Une maison mal isolée souffre de pertes de chaleur à différents endroits : la toiture, les murs, les fenêtres, le sol, et les ponts thermiques. Chacune de ces parties peut être responsable de 5 à 30% de la déperdition thermique totale. Il est donc essentiel d’agir sur ces points pour réduire les coûts énergétiques et améliorer le confort.

Stratégies de rénovation énergétique

Pour entreprendre une rénovation efficace, il est primordial de commencer par un diagnostic précis. Ensuite, diverses mesures peuvent être adoptées :

  • Améliorer l’isolation pour minimiser les pertes de chaleur.
  • Renforcer l’étanchéité à l’air pour éviter les infiltrations.
  • Moderniser les systèmes de chauffage et de refroidissement pour une gestion énergétique plus efficiente.
  • Installer une ventilation adéquate, essentielle à la qualité de l’air intérieur.

Planification des travaux

Planifier les travaux est essentiel pour une rénovation réussie. Cela implique de choisir les bonnes périodes de l’année et de prévoir un budget adéquat.

Choix des matériaux et technologies

Il est crucial de choisir des matériaux isolants performants et des technologies adaptées à votre logement pour une rénovation durable.

Financement de la rénovation

Budget alloué à la rénovation

L’ampleur financière requise pour la rénovation d’une habitation considérée comme une passoire thermique peut s’avérer considérable. Les propriétaires doivent anticiper des investissements notables dans divers domaines cruciaux.

L’isolation thermique

L’isolation thermique est souvent le point de départ, avec des coûts pouvant aller de 80 à 160 euros par mètre carré pour les murs, tandis que la toiture et le plancher bas nécessitent respectivement entre 80 à 100 euros et 60 à 70 euros par mètre carré pour une isolation adéquate.

Les menuiseries

Le remplacement des menuiseries extérieures constitue également un volet significatif du budget de rénovation, exigeant un montant moyen de 500 à 700 euros par mètre carré de vitrage.

Les systèmes de ventilation

Quant au système de ventilation, élément essentiel pour la qualité de l’air et la maîtrise de l’humidité, les propriétaires doivent envisager une dépense entre 1 000 et 5 000 euros, dépendant du type de système choisi.

Les systèmes de chauffage

Le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire ne sont pas en reste, avec des coûts variant grandement en fonction de la technologie adoptée, allant de 5 000 à 20 000 euros.

En somme, pour propulser un logement de classe F ou G vers les sphères énergétiques A ou B, le budget total peut fluctuer entre 20 000 et 130 000 euros, selon la surface du logement à rénover.

Cependant, il est important de noter que l’engagement de l’État dans la transition énergétique se traduit par une enveloppe budgétaire conséquente de 6,7 milliards d’euros, destinée à soutenir et inciter les propriétaires à réaliser ces améliorations énergétiques, allégeant ainsi la charge financière de cette transformation nécessaire.

Aides gouvernementales

De nombreuses aides existent pour financer les rénovations énergétiques. Renseignez-vous auprès des institutions compétentes.

Pour soutenir ces rénovations, le gouvernement propose plusieurs aides :

MaPrimeRénov

L’aide MaPrimeRenov’ couvre un éventail de travaux d’amélioration énergétique et est accessible avant le début des travaux.

Aides Locales

Des subventions peuvent être proposées par les collectivités locales, variant selon la localisation et la nature des travaux.

Éco-PTZ

Un prêt sans intérêts destiné aux travaux de rénovation énergétique.

La Prime Énergie Monexpert

Une aide financière pour réduire le coût des travaux de rénovation énergétique.

Les Primes Coup de Pouce

 Des aides incitant à la réalisation de travaux énergétiques.

Le bonus « sortie de passoire thermique »

 Le dispositif incitatif, connu sous le nom de « bonus sortie de passoire », a été conçu pour favoriser les rénovations qui transforment les habitations à forte consommation énergétique en logements plus performants sur le plan énergétique. Pour prétendre à ce soutien financier, les propriétaires doivent suivre un parcours défini.

D’abord, les travaux entrepris doivent être parmi ceux reconnus par MaPrimeRénov’, incluant, entre autres, l’isolation ou le remplacement des systèmes de chauffage. Ces interventions doivent impérativement être confiées à des entreprises qui détiennent la certification RGE, gage de leur compétence en matière de respect de l’environnement.

La procédure exige ensuite que les demandeurs initient leur dossier via la plateforme en ligne dédiée de MaPrimeRénov’, et ce, préalablement à la validation de tout devis. L’administration demande de fournir des justificatifs, tels que le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) réalisé avant et après les travaux, ainsi que les factures correspondantes.

Enfin, pour que le bonus soit octroyé, les travaux doivent permettre au logement d’atteindre un niveau d’efficience énergétique supérieur, en sortant des catégories F ou G pour parvenir, a minima, à la catégorie E après rénovation. Cet avancement représente non seulement une valorisation du patrimoine immobilier mais aussi une contribution significative à la réduction de l’empreinte écologique du parc immobilier.

Réalisation des travaux de rénovation d’une passoire thermique

Isolation thermique

L’isolation est la première étape pour réduire les pertes de chaleur. Toiture, murs, sols, chaque surface compte.

Installation de systèmes de chauffage performants

Investir dans un système de chauffage plus efficace permet de réduire l’empreinte énergétique de votre maison.

Ventilation et qualité de l’air intérieur

Une bonne ventilation est essentielle pour garantir un air intérieur sain et éviter les problèmes d’humidité.

Contrôle et suivi post-rénovation de la passoire thermique

Mesure des performances énergétiques

Après les travaux, il est important de mesurer l’amélioration des performances énergétiques de l’habitat.

Entretien et ajustements

Un entretien régulier et des ajustements sont nécessaires pour maintenir les bénéfices de la rénovation à long terme.

Vers un avenir plus durable

Rénover une passoire thermique n’est pas seulement une nécessité économique ; c’est un engagement vers un avenir plus durable. En améliorant la performance énergétique des logements, on contribue significativement à la réduction de l’empreinte carbone, tout en améliorant le confort des résidents. Cette démarche est ainsi un élément clé de la transition écologique à laquelle nous sommes tous appelés à participer.

Conseillère en investissement

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Diplômée d’un master spécialisé en droit notarial européen et international obtenu à l’Université Paris-Sud, j’ai travaillé en tant que notaire assistante dans un service immobilier au sein d’une Etude notariale parisienne puis en tant que juriste immobilier au sein d’un bailleur social avant de fonder Patrimoni Conseil.

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